Bienvenue !


Amis lecteurs, je vous souhaite une agréable visite sur ce blog.
Ici, vous trouverez des mots qui font des histoires pour les petits et pour les grands.
Des mots plus ou moins sérieux, même si l'écriture n'est jamais tout à fait innocente.

Si vous êtes éditeur, je vous invite à visiter ma page de projets pour les enfants et ma page de projets pour les adultes.

Si vous êtes illustrateur et qu'une petite histoire plus ou moins vraie vous inspire un dessin, je serai heureuse de le mettre en ligne avec une présentation de vous sur ma page dédiée aux beaux crayons. Vous pouvez proposer une illustration pour n'importe quel texte.

dimanche 5 août 2018


C'était le 1er juin 2018...

Grâce à Sandrine, la super-instit, Valérie, l'infatigable présidente de l'association ABCD, et Bernard, le sympathique directeur d'école, j'ai de nouveau eu l'occasion de rencontrer les lecteurs de "Logorrh", de "La Lune amoureuse" et de "Zeuuuh".

Les moments que je passe avec les petits et grands lecteurs sont toujours des moments importants pour moi. C'est l'occasion de parler avec les enfants, de les entendre raconter avec beaucoup de franchise ce que la lecture leur apporte, et je sors toujours enrichie de nos échanges.

Un grand merci à eux, ainsi qu'à Sandrine, Valérie, Bernard, et à leur collègues !





samedi 12 décembre 2015

Belles rencontres

Le 28 novembre 2015, je suis allée à Fécamp, à la rencontre de la professeure des écoles Sandrine Puaud, de ses collègues et de tous les élèves de l'école d'Angerville la Martel ; c'était la fête de la lecture !
Nous avons commencé par parler de "La vengeance de Logorrh", avec les CM qui ont étudié le livre. Ils m'ont posé des questions, m'ont donné leur avis, et certains m'ont même présenté leurs idées pour la suite de l'histoire ! A la fin, ils m'ont fait une magnifique surprise: ils ont récité mon poème "Automne", trouvé par Sandrine sur ce blog.
Ensuite, les GS et les CP, puis les CE m'ont accueillie pour parler de "Zeuuuh et le secret" ; les plus petits m'ont posé plein de questions-pièges (c'est l'âge des "pourquoi" ! ) et avec les CE, nous avons découvert les belles illustrations d'Amandine Notaert.
L'aventure est inoubliable ! Mille fois merci à Sandrine Puaud, Valérie Grancher-Cardon, Maryline, Marie et Mélanie, qui m'ont si bien accueillie.
Un grand merci à tous les enfants de l'école, qui ont été adorables.




Pour finir en beauté la journée, j'ai dédicacé "La vengeance de Logorrh", "Zeuuuh et le secret", et l'"Histoire de la Lune amoureuse" à l'espace culturel de Leclerc de Fécamp Saint-Léonard qui m'a chaleureusement accueillie, et où j'ai fait de belles rencontres.



jeudi 9 juillet 2015

" La vengeance de Logorrh - Le Moissonneur des mots"


J'ai longtemps eu envie de raconter une histoire sur l'importance du langage, surtout pour les enfants. Les mots peuvent perdre ou sauver. Ils peuvent blesser ou guérir.

Il se trouve que j'ai longtemps eu envie aussi de travailler avec Delphine Berger-Cornuel. Ici, il faut que je raconte notre rencontre, qui remonte à 2011. J'avais alors décidé de sauter le pas et d'écrire également pour les enfants (encore une envie qui a mûri pendant des années !). Je me suis naturellement retrouvée sur un forum extraordinaire, "Autour du livre jeunesse..." qui permet aux auteurs et aux illustrateurs de se rencontrer. Parmi toutes les illustrations que j'ai admirées, je peux dire que celles de Delphine ont toujours été pour moi une source d'émerveillement.
Nous avons réalisé un projet ensemble, "L'histoire du petit flocon malade", qui est actuellement à la recherche de son éditeur.
Et puis, Delphine a décidé d'ouvrir sa maison d'édition, Au piquet Editions, et m'a fait l'honneur de me demander un roman jeunesse. "La vengeance de Logorrh - Le Moissonneur des mots" est né ! Un bonheur n'arrivant jamais seul, Delphine a décidé d'en faire les illustrations.

Et voilà le résultat :


C'est beau, n'est-ce pas ?...




"La vengeance de Logorrh - Le Moissonneur des mots"
Roman jeunesse pour les lecteurs de 7 à 12 ans
Illustrations de Delphine Berger-Cornuel
80 pages
http://aupiquet-editions.blogspot.fr/
Contact : aupiquet.editions@gmail.com

Que se passe-t-il dans le village de Sansens ? Tandis que les habitants perdent l’usage de la parole, les animaux se mettent à parler comme les hommes ! Seuls Nathan, Mélissa et le petit Théo échappent à ce mal mystérieux. Les trois enfants, aidés par Cactus, le phasme apprivoisé de Nathan, tentent de trouver un remède. Afin d’y parvenir, il leur faudra fuir ceux qui se sont lancés à leur recherche et, surtout, découvrir le secret de Logorrh, le « Moissonneur des mots »…



lundi 15 juin 2015

Il était une fois (encore)

Il était une fois la Lune, qui tomba amoureuse.
Son amour, hélas, n'était pas partagé. Elle décida alors de forcer le destin...







Histoire de la Lune amoureuse est éditée par les Editions la Plume de l'Argilète, et s'adresse à des enfants de 7 à 9 ans. Elle est écrite en police accessible aux dyslexiques et aux non-dyslexiques.
Elle est illustrée à quatre mains par une jeune dessinatrice de 14 ans, et par l'éditrice elle-même.
http://laplumedelargilete.com/13-romans-jeunesse

lundi 1 juin 2015

Il était une fois...

Il était une fois, une histoire de monstre gentil et bavard.
Un jour, il apprit un secret.

Et après ?...

Zeuuuh et le secret, Marine Chastenay et Amandine Notaert, aux Editions Clochette.

jeudi 18 décembre 2014

Lettre au Père Noël



« Cher Père Noël,

Je ne t’en demandais pas tant.
C’est vrai, j’étais seule, j’avais un peu trop bu, et mes paroles ont sans doute dépassé ma pensée.
Mais quand même, un homme parfait… c’était vraiment trop…
Aussi, pardonne-moi si, cette année, je te demande une imperfection pour mon homme. Je suis sûre que tu comprendras quand tu auras considéré la situation… »

Élisa posa son stylo et promena un regard las sur son salon : il n’y avait plus rien dans cette pièce, à part une petite chaise et une vieille table sur laquelle elle pouvait écrire sa traditionnelle lettre au Père Noël. Au moins lui restait-il cela, et elle en était heureuse car malgré les quolibets qu’elle essuyait chaque année, elle n’aurait manqué pour rien au monde le rendez-vous avec ce personnage qui la faisait rêver malgré ses vingt ans.
« Je m’en fiche qu’il n’existe pas, je lui fais un courrier, et j’ai ce que je demande ! Tiens, d’ailleurs, pas plus tard que l’an dernier…»

*

— Tu verras, Princesse, on rachètera tout en mieux ! lui avait dit l’homme parfait.
Le calcul était simple : tout vendre, puis tout acheter en neuf, en plus beau. Grâce à ses talents de négociateur, il allait lui offrir un « intérieur de pacha ». Élisa, elle, s’en fichait un peu de l’intérieur de pacha, mais il avait été si convaincant… Il lui avait promis :
— Je ne m’installerai avec toi que lorsque j’aurai tout réaménagé, Trésor. Ton appartement est déprimant, il n’est pas à la hauteur d’une dame comme toi !
Il était donc venu avec des amis. Trois amis, charpentés comme lui, beaux comme lui, la chemise ouverte sur un torse puissant. Elle les avait regardé avec plaisir emporter tout le mobilier du salon. 
Son cœur en réclamait encore après qu’ils eurent emporté le dernier meuble du salon. (« Oui, je sais, Père Noël, ce n’est pas bien de fantasmer aussi sur les copains de son amoureux, mais comment faire autrement ? », pensa Élisa.)
Ce jour-là, l’idée qu’ils reviendraient vite prendre la cuisine équipée et l’électroménager la remplissait de joie : « Plus tard, petite Perle », laissa échapper l’homme parfait. Il était fatigué. Elle se vexa un peu : n’était-il pas pressé de s’installer avec elle ?
— D’accord, céda-t-il. Nous reviendrons demain.
Ils étaient donc revenus le lendemain, chemise ouverte, grands, beaux, musclés. L’œil gourmand, elle les avaient regardé vider l’appartement.
— Je vais te gâter, Bijou ! lui disait-il à chaque passage dans l’escalier.
Puis, il était parti.

*

C’est long de faire des meubles sur mesure. Le fournisseur contacté par l’homme parfait prenait beaucoup de retard et il se trompait souvent dans les commandes. Cela durait depuis presqu'un an et Élisa commençait à percevoir les difficultés de son couple.

« Tu vois, Père Noël, cet homme-là est trop parfait… Il veut tellement bien faire, mais moi, tout ce que je veux, c’est vivre avec lui ! Et puis j’en ai assez de ma plaque électrique et de mon matelas par terre ; je rêve d’un four et d’un lit… Ne te vexe pas, Père Noël, c’était réellement une bonne idée de me l’offrir pour Noël l’année dernière, descendu tout droit de la cheminée (tellement charmant avec sa corde et ses crampons, malgré son sac vide ! ). Je ne te demande que de changer un détail chez lui, un tout petit détail : rends-le un peu moins scrupuleux, cela nous facilitera la vie ! »

Parmi ceux qui croient au Père Noël, certains ont de la chance, d’autres non. Élisa faisait partie des premiers : ses souhaits étaient toujours exaucés. Cette année ne fit pas exception : l’homme parfait qu’elle avait eu en cadeau un an auparavant perdit ses scrupules dès le 25 décembre : quand elle l’appela pour lui souhaiter un joyeux Noël, une voix robotisée lui répondit : « Il n’y a plus d’abonné au numéro que vous avez demandé ». Elle n’entendit plus jamais parler de lui.

lundi 2 juin 2014

Café




Mariette s’assied lourdement sur la chaise et pose ses deux coudes sur la table. Ses gros doigts noirâtres enserrent ses joues. Son regard glisse sur le sac en plastique qui pend à son dossier.
— Allez, arrête de faire c’te tête, ma Yette, lui dit Raton, mal rasé et ébouriffé.
A la table, Momo bégaie une gentillesse incompréhensible, tandis que Paco observe en silence tout le monde sauf Mariette.
Raton lève la main en direction du serveur qui fait mine de ne pas voir avant de se tourner vers le patron : qu’est-ce que je fais ? Le patron hoche la tête : c’est l’heure creuse.
Le serveur s’avance à contre-cœur.
— Quatre cafés ! commande Raton, royalement.
Il gonfle le torse, se rengorge.
— C’est pas chouette ici ? claironne-t-il.
Tout d’abord, personne ne répond. Puis, la voix de Mariette racle le silence, comme du papier de verre :
— C’était le seul qui m’aimait vraiment…
Paco soupire et Momo se tourne dans tous les sens, cherchant une diversion.
— Mais nous, on t’aime ! s’exclame Raton. Allez ma Yette, quoi, fais pas la gueule, faut tourner la page !
— C’est trop facile, c’est trop facile à dire, articule-t-elle.
Les larmes lui montent aux yeux. Momo voudrait qu’on change de sujet, mais sa bouche ouverte reste muette. Raton contemple les dorures autour du miroir mural. Il toussote.
— Un p’tit café… ça fait longtemps, hein ? lance-t-il finalement en forçant l’entrain.
Momo hoche vigoureusement la tête : oui-oui-oui ! Mariette essuie la larme qui roule sur sa joue. Paco renifle. Le serveur revient.
Il y a l’odeur du café, soudain. Et puis les petites pochettes rouges et noires, dures, à côté de la cuillère minuscule. Et le sachet blanc qu’on secoue avec un bruit de sable. Momo fait un sourire édenté d’une oreille à l’autre. Raton lui rend son sourire et Paco grogne en se redressant, les yeux soigneusement baissés vers la tasse. Mariette passe un doigt hésitant sur l'anse.
— Il paraît que c’est l’meilleur du coin, hasarde Raton.
— C’est s-s-s-s-sûr ! s’écrit Momo.
Paco aspire à grand bruit le café.
— Chaud, bougonne-t-il sans pouvoir cacher son plaisir.
Il déchire le sachet blanc, avale d’un coup le sucre, gosier en avant. Ça craque sous la dent puis ça fond. Il grommelle. Penché au-dessus de sa tasse, Raton hume la fumée. Il joue avec le sachet rouge et noir en le cognant contre la table : tac, tac, tac ! Momo lui répond machinalement en tapant avec la cuillère. Même Mariette goûte le café, les lèvres en avant et le sourcil relevé.
— Ça fait longtemps ma Yette, hein ! s’exclame de nouveau Raton.
Elle hoche la tête, l’air ailleurs. Elle n’ose plus regarder du côté du sac en plastique. Paco est à la recherche de la dernière goutte de café. Soudain, il repose brutalement la tasse, remue les jambes, saisit le sachet noir et rouge et le déchire d’un coup de dent. Tous l’observent en silence. Il happe le carré brun, le suce à grand bruit, les yeux mi-clos. Il froisse le papier, la bouche vide.
— On f’ra comment, pour les sous ? demande-t-il.
Raton caresse sa poche : on a déjà compté, c’est bon.
Paco va être de mauvaise humeur. Momo s’agite, tente en vain de trouver un mot à dire. Mariette ouvre la bouche mais Raton prend les devants : c’est chouette, il fait beau ! Elle plonge le nez dans sa tasse. Paco se racle la gorge. Raton enchaîne : y’en a qui disent que ce s’ra le meilleur été !
— I’ pue ton clebs, ’faut l’jeter ! lance Paco, les yeux rivés au sac en plastique.
Mariette se redresse. Son visage se crispe, sa lèvre inférieure commence à trembler. Raton allonge le bras par-dessus la table et touche sa main : c’est pas la peine, ma Yette… Elle hoche lourdement la tête. Ses sanglots secouent silencieusement sa poitrine. Momo, très agité, fait grincer sa chaise. Paco marmonne en jetant des coups d’œil furtifs à Raton.
— C’est pas si gentil que ça ce qu’t’as dit, lui reproche Raton.
Paco hausse les épaules, maladroitement : ben quoi, c’est pas vrai qu’i’ pue ? Ça f’ra deux jours…
Il s’arrête, fusillé par le regard furieux de Raton. Momo se balance sur sa chaise :
— Y-y a-a-a plus d’c-c-caf-f-f-f-f-f-fé ? crie-t-il.
Au loin, le serveur leur jette un œil mauvais.
— Bon, on va y aller, décide Raton.
Momo est déjà debout. Mariette essuie ses yeux sur sa manche. Raton fouille dans sa poche et étale l’argent sur la table : c’était quand même chouette, non, ce p’tit café ?
Un peu penaud, Paco se racle encore la gorge, les yeux toujours rivés au sac en plastique.
— C’est pas une raison, même s’i’ pue, que… ’fin, j’veux dire, tu vois, j’y vais y faire un trou, moi, à ton clebs, un trou sous l’arbre là où y a la tente. Comme ça, i’ s’ra toujours avec nous…